Ville de Bouc Bel AIr

Août 1916 : « Rien à signaler »…

03/08/2016
Août 1916 : « Rien à signaler »…

Août 1916 : « Rien à signaler »…

Comme nous le savons, la bataille de Verdun va durer au total 300 jours, avec des pics paroxysmiques de violence. Depuis le début de l’attaque allemande le 21 février, les unités du Kronprinz ont tenté en vain de percer les lignes françaises, d’abord sur la rive droite de la Meuse, puis sur la rive gauche, avant d’embraser l’ensemble du front. La défense opiniâtre des Poilus a endigué toutes ces offensives, la dernière en date étant celle du fort de Souville.

Une période moins « cataclysmique » va s’installer pendant les mois d’août et de septembre, mais sans vraiment de répit pour nos braves Poilus. De nombreux communiqués officiels du commandement pendant cette période font état d’un calme relatif sur la ligne de front, comme en atteste celui des journées des 14 et 15 août qui dit qu’il n’y a « Rien à signaler ».

Prenons d’ailleurs connaissance du témoignage d’un soldat du 143ème Régiment d’infanterie qui donne sa version de « Rien à signaler » ces deux jours-là, recroquevillé dans sa tranchée avec ses camarades : « Pendant cinq jours et cinq nuits, et surtout le 14 et le 15, ce fut un enfer terrible de bombardements ; nous étions écrasés par les obus. Personne ne bougeait ; on attendait la mort, avec la soif, la faim, et plusieurs centimètres d’épaisseur de mouches que nous avions dessus. Nous avions assez de travail, avec le bout de la baïonnette, pour rejeter les morceaux de cadavres qui nous recouvraient chaque fois qu’un obus tombait tous près ».

En ce mois d’août 1916, le soldat Jean-Marie GABELIER, agriculteur à Bouc Bel Air, est bien loin de chez lui et de sa famille. Il combat avec son régiment, le 55ème Régiment d’infanterie, dans le secteur d’Avocourt, dans les côtes d’Argonne, à l’ouest de Verdun. Comme sur l’ensemble du front un « calme » tout relatif y règne, car avec ses camarades il supporte les nombreuses attaques allemandes. Ils continuent ainsi à subir des pertes sous les tirs incessants de l’artillerie ennemie.

Par rapport aux premiers mois de la bataille, on peut dire qu’il n’y avait « Rien à signaler », si ce n’est le « train-train » ordinaire de la guerre de tranchée …