Ville de Bouc Bel AIr

Avril 1916 : « On les aura ! »

01/04/2016
Avril 1916 : « On les aura ! »

Après avoir espéré percer dès l’offensive de février sur la rive droite de la Meuse, puis en mars sur la rive gauche, c’est de part et d’autre, « aux ailes », que l’armée allemande va attaquer en avril, en particulier au tout début du mois.

Le général PETAIN a reçu pour mission du général JOFFRE de défendre Verdun depuis le 25 février. Il a organisé la défense de la ville en « position de résistance », en améliorant le rapport de force en artillerie et en renforçant la logistique pour pouvoir durer. Il a la confiance des Poilus qui s’opposent avec héroïsme aux unités allemandes qui n’arrêtent pas de déferler sur les positions françaises.

Le général PETAIN rédigera le 9 avril son célèbre ordre général : « Le 9 avril est une journée glorieuse pour nos armes, les assauts furieux des armées du Kronprinz ont été partout brisés. Fantassins, sapeurs, artilleurs, aviateurs de la IIème armée ont rivalisé d’héroïsme. Honneur à tous ! Les allemands attaqueront sans doute encore, que chacun travaille et veille pour obtenir les mêmes succès qu’hier ! Courage !... On les aura ! »

Le chasseur Amable GUEIDON, cultivateur à Bouc Bel Air, sert au 4ème bataillon de chasseurs à pied (BCP) et se trouve sur la rive droite de la Meuse en ce mois d’avril. Il y combat avec ses camarades depuis février et a été informé de l’ordre du jour du général PETAIN. Avec ses frères d’arme il a effectivement « rivalisé d’héroïsme » et va continuer à le faire jusqu’à ce qu’il soit retiré du front le 2 mai pour aller au repos du côté de Bar-le-Duc.

Comme ses concitoyens boucains lors des furieux combats de mars sur la rive gauche, il va connaître l’horreur du champ de bataille que nous décrit ici un autre soldat du 170ème RI : « Rien que des troncs calcinés, des fils de fer déchiquetés, des trous, des débris informes. Des geysers de terre jaillissaient des tous côtés, mêlés à une fumée jaune verdâtre et traversés de langues de flammes livides. Une odeur de cadavres, de sang, de poudre, de gaz, nous écœurait et nous suffoquait ».

Souville, le bois de Vaux, Bezonvaux et le bois de la Caillette seront les lieux d’enfer fréquentés par Amable GUEIDON tout ce mois d’avril, espérant jour après jour échapper à une mort qu’il trouvera en travers de son chemin en octobre de la même année des suites de ses blessures, sur le front de la Somme cette fois-ci.