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Septembre 1916 : le drame du tunnel de Tavannes

02/09/2016
Septembre 1916 : le drame du tunnel de Tavannes

Ce mois de septembre 1916, pendant lequel très souvent les communiqués du Commandement annoncent « Rien à signaler » comme en août, va être marqué par un terrible drame qui va coûter la vie à plus de 500 Poilus.

Ce drame va se jouer dans un tunnel ferroviaire, appelé tunnel de Tavannes, sur la ligne coupée qui relie Metz à Verdun. A l’est de Verdun et non loin du fort de Vaux, il a été aménagé en abri pour les troupes, en infirmerie et en poste de commandement, mais aussi comme dépôt de munitions. S’y côtoient donc hommes et chevaux, munitions, dans des conditions de salubrité absolument abominables. Une puanteur pestilentielle y règne en permanence. L’historique du 95ème RI rapporte la description suivante :

« Les deux extrémités du tunnel, obstruées et compartimentées pour abriter deux PC de généraux de brigade et leurs services, avec un poste de secours laissant à peine passer l’air ; les ordures de toutes sortes s’accumulent à l’intérieur dans une fange grasse et nauséabonde. L’atmosphère est lourde et irrespirable. Des nuées de mouches se posent sur le visage, les mains, les aliments ».

 

C’est là, le 4 septembre vers 21H30, que deux énormes explosions vont résonner dans tous les environs, à des kilomètres à la ronde. A priori des fusées ont éclaté, déclenchant un incendie qui va se propager dans tout le tunnel et gagner le dépôt de munitions, provoquant les explosions. Tous ceux qui se trouvent dans le tunnel sont condamnés et il faudra une semaine avant de pouvoir y entrer et sortir les victimes.

 

Le cultivateur boucain Marceau DAUSSAN fait partie du 120ème régiment d’infanterie territorial. Compte tenu de son âge (il est né en 1876), il ne devrait pas combattre en première ligne mais la bataille de Verdun a jeté dans la fournaise tous les combattants valides. Il se trouve donc ce mois de septembre dans les environs de Verdun et aura sans aucun doute entendu les deux formidables explosions qui ont eu raison de la vie de ces centaines de Poilus qui se croyaient dans ce tunnel à l’abri des bombardements mortels incessants de l’artillerie allemande …