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Son histoire & son patrimoine

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Son histoire...

Le centre de Bouc Bel Air est construit sur un sommet autour de l’ancien château seigneurial. Son territoire, traversé par la voie romaine reliant Aix à Marseille, est arrosé par le Grand Vallat (ou ruisseau de Saint-Pierre).

Le belvédère du rocher offre une vue très étendue : à l’est, vers les montagnes du Regagnas, de l’Olympe, les monts Auréliens, le plateau du Cengle et la chaîne de la Sainte-Victoire ; au sud, le Garlaban, la chaîne de l’Étoile et le Baou de Bretagne.

Ces lieux sont habités dès la plus haute Antiquité, et l’implantation gallo-romaine est visible à Sousquières, au sud de Bouc, ainsi qu’à Bel Ombre, à l’est. Cette cité est aussi remarquable par son histoire, car elle a été l’un des lieux les plus habités de la région. En effet, c’est sur le territoire de Bouc que l’on a mis au jour, au Baou Roux, sur les franges méridionales de la commune, un très ancien site d’habitat datant du VIIIᵉ siècle avant J.-C. À cette époque, les Ligures occupaient ce site, tout comme d’autres s’étaient installés à Entremont.

La place forte est détruite par les Romains en 124 avant J.-C., ouvrant une nouvelle étape avec l’installation de villas romaines dans la plaine. Ici et là, subsistent encore des vestiges d’aqueducs, de mosaïques ou de poteries. Cet endroit était aussi un lieu de passage, comme l’indique son nom emprunté au latin buccum, signifiant « le passage », reliant le bassin d’Aix au port.

C’est au VIIIᵉ siècle, au temps des invasions barbares, que l’on situe la fondation du village. Les moines de Saint-Victor y possèdent rapidement d’importants domaines, comme en témoignent plusieurs chartes du XIᵉ siècle.

Deux cents ans plus tard, la seigneurie, à l’instar de celle de Cabriès, appartient au banquier marseillais Anselme Fer, prêteur privilégié à la cour de Provence. Bouc revient à la couronne en 1237 contre remboursement d’un prêt de 66 000 sous royaux coronats. Par un acte daté de Naples le 22 octobre 1350, elle est transmise à Amiel de Boniface de Marseille, également propriétaire de Simiane-Collongue.

Le 5 août 1351, Jeanne et Louis d’Anjou reprennent la seigneurie, avant qu’elle ne soit attribuée au comte d’Armagnac en 1357, en récompense de ses services, en même temps que Gardanne, Roquevaire, Brignoles, Lorgues et Saint-Maximin. Plus tard, en 1463, la seigneurie passe à Daniel Arigii, un gentilhomme génois au service du comte de Provence.

Confisqué pour cause de rébellion, le fief est finalement attribué en 1463 à Fabrice de Gayetta, premier fruitier du roi René, pour la somme de 1 200 ducats. Cette famille conserve longtemps la possession de Bouc avant de la transmettre par alliance à la maison de Puget à la fin du XVIᵉ siècle.

Après un démembrement temporaire, les Séguiran acquièrent les trois quarts du fief, qui est érigé en marquisat par lettres patentes du roi Louis XIV en janvier 1690, en faveur de Joseph de Séguiran. Celui-ci meurt sans descendance, et sa sœur aînée, Madeleine, épouse de Marc Antoine d’Albertas, baron de Dauphin, apporte l’héritage dans cette illustre famille.

En 1767, le roi Louis XV confirme le marquisat de Bouc en faveur de Jean-Baptiste d’Albertas, lui conférant un certain prestige. La famille d’Albertas possède alors un vaste domaine comprenant un pavillon de chasse édifié au XVIIᵉ siècle et de magnifiques jardins, inspirés de Le Nôtre et harmonieusement dessinés. Le château, bien que projeté, ne sera jamais construit, Jean-Baptiste d’Albertas ayant été assassiné à Gémenos le 14 juillet 1790.

Les Jardins d’Albertas constituent aujourd’hui un lieu de promenade particulièrement apprécié des Boucains ainsi que des touristes français et étrangers. Ces jardins ont été classés monuments historiques en 1991.

La Révolution rend son nom primitif à la commune, qu’elle perd à nouveau sous la Restauration, le 8 juillet 1814, jusqu’en 1830, avant de le retrouver définitivement par ordonnance du 2 juin 1831. En 1907, un décret autorise la commune à adopter le nom de Bouc Bel Air afin d’éviter toute confusion avec Port-de-Bouc et le quartier de la gare Bouc-Cabriès.

Le village traverse les siècles et subit les contrecoups de l’histoire, sa population fluctuant au gré des divers fléaux de l’époque : guerres de religion, grandes épidémies, invasions… Village animé au début du XIXᵉ siècle, Bouc Bel Air voit néanmoins sa population décliner lentement jusqu’aux années soixante.

Cette période marque un tournant avec l’arrivée des Français rapatriés d’Afrique du Nord, suivie par une urbanisation rapide des régions aixoise et marseillaise. Le nombre d’habitants croît fortement pour atteindre aujourd’hui près de 14 000 habitants.

Bouc Bel Air est désormais une ville dynamique, calme et boisée, où il fait bon vivre ensemble.

Son patrimoine...

Le Castrum de Buccum

Il fut édifié au VIIIème siècle, sur un rocher à pic à 279 m d’altitude, afin de résister aux invasions sarrasines.


Il fut un important poste fortifié entre Aix et Marseille qui percevait un droit de passage.


Le château est désormais propriété de la commune et de nombreuses manifestations y sont organisées.

Elle est mentionnée en 1098 et en 1185, elle dépendait de l’Abbaye St Victor. Son portail plein cintre est classé ; des colonnettes dont les chapiteaux sont ornés de feuillages supportent l’archivolte.


Au-dessus se trouve un large oculus. Le clocher carré est en pierres apparentes. La cloche porte une inscription datée de 1749.

Elle est située à l’extrémité occidentale de la colline à 400 m du village. Romane, elle date du XII ème siècle et fut un lieu de pèlerinage fréquenté le dimanche après Pâques et l’Assomption.

 

Celle-ci se compose d’une abside prolongée d’une nef, sans chapelles latérales, dont une partie plus récente. Elle contenait de nombreux ex-voto, presque tous du XVIIIème siècle, le plus ancien date de 1721, les autres du XIX ème. Ils ont été répertoriés et placés en lieu sûr, car ils représentent de précieux témoignages sur les coutumes et les moeurs du XVIIIème siècle.

Elle était probablement contigüe à l’église St André. Elle est pourvue de deux ouvertures en plein cintre et d’un oculus. Pendant la révolution elle accueillit les assemblées populaires et devint le temple de la raison (domaine privé).

Aujourd’hui entourée d’habitations, c’était un lieu de pèlerinage isolé sur un plateau de landes. Probablement la plus ancienne du village, elle contenait des pierres romaines de remploi qu’on ne distingue plus.

Elle date de 1876. De style néo-classique, son péristyle compte quatre colonnes. Une demi-coupole surmonte le choeur. On y voit l’important sarcophage en marbre de Joseph Autran (domaine privé).

Classés Monument historique, ont été crées par le marquis d’Albertas, au XVIIIème siècle.

 

Ce parc à la française, inspiré de Lenôtre et célébré par Stendhal, s’étend sur plusieurs hectares. Il est composé de terrasses, d’escaliers, de bassins étagés et d’une cascade.

 

Le portail monumental ouvre par une grille de fer forgé, portant la couronne et le blason des Albertas, un loup, et celle des Séguéran, un cerf.

 

Sous terre, des galeries en belle maçonnerie acheminent l’eau des sources jusqu’à la cascade, aux multiples bassins et aux jets d’eau.

 

De la terrasse, on peut contempler les divers plans d’eau et les terrasses bordées de haies, de buis et de beaux ombrages.

 

Une allée de platanes bicentenaires se reflète dans deux bassins étagés dont l’un est orné d’un dieu marin sculpté par Chasteli.

 

Un autre est égayé de huit Tritons, tandis qu’une terrasse porte quatre statues monumentales et six cariatides d’inspiration classique. Des sphinx de pierre encadrent des escaliers.

C’est en mai 2006 que le nouvel orgue de Bouc Bel Air a été inauguré.

 

Il aura fallu un peu plus de cinq années pour finaliser ce projet, porté par la Ville, fruit d’une demande du Père Thierry Charpentier, Curé de Bouc Bel Air.

 

Le choix esthétique s’est porté sur un instrument pouvant brasser le plus large des répertoires depuis l’époque Renaissance jusqu’à nos jours tout en garantissant une dominante, dans un style donné. Cette dominante est celle de la fin du XVIIème dans le style instrumental d’Allemagne du Nord de l’époque baroque.

 

Un tel orgue permet l’exécution d’un large répertoire depuis Praetorius, Scheidt, Buxtehude, Bach, Mendelssohn et Brahms, sans oublier quelques compositeurs contemporains dont les oeuvres choisies peuvent être exécutées sur cet instrument grâce aux variétés de couleurs proposées par sa vingtaine de jeux.

 

L’orgue fait désormais partie du patrimoine culturel de Bouc Bel Air. Il donne lieu à une programmation musicale de grande qualité réalisée par l’Association des Amis de l’Orgue de Bouc Bel Air, en partenariat avec le service culturel municipal, dont notamment le Festival d’Orgue de Bouc Bel Air en juillet.

L’archéologue Maxime Scrinzi a animé une conférence sur les résultats des fouilles archéologiques sur le site de Bel Ombre.

 

Un pan de l’histoire de Bouc Bel Air a jailli du passé, grâce à Maxime Scrinzi. Cet archéologue a mené les fouilles en 2021 à Bel Ombre, avant le démarrage des travaux de construction des 120 logements. Le 21 novembre, il a rendu compte aux Boucains des principaux résultats, lors d’une conférence qui a réuni 90 personnes. Le chantier a permis de mettre à jour les traces d’un important domaine antique, de la fin du Ier siècle au milieu du IIIe siècle, sur ce site, stratégiquement placé entre les cités d’Arles et d’Aix-en-Provence et au contact de la voie reliant Marseille à Aix.

 

Un chai de plus de 600 m2

 

Ce domaine se compose, entre autres, d’une partie résidentielle de 2 500 m2 dotée d’un espace thermal d’envergure, mesurant plus de 1 000 m2. Les terres agricoles étaient plantées de vignes, près desquelles étaient construits des bâtiments vinicoles, dont un chai de plus de 600 m2 d’une capacité d’environ cent conteneurs. Le domaine a été abandonné au milieu du IIIe siècle dans des circonstances qui restent inconnues. 

La statue de la Mounine a été inaugurée vendredi 4 octobre par le Maire et son adjoint délégué au patrimoine, en présence de Francis Levrino qui l’a reconstituée et l’historienne Louise Leates qui a animé une conférence. Etaient également présents… Jean Louis Pietri, arrière-petit-fils de la propriétaire de l’auberge de la Mounine au début du 20e siècle, Allain Lozano, fils des propriétaires du bâtiment, devenu garage puis station-service dans les années 60, Nicole Bourgel, Gerante dans les années 80. Les intrigues autour de cette statue, disparue il y a 35 ans, ne cessant de s’accroitre, une enquête lui est consacrée…

 

Une affaire non résolue

Bouc-bel-air, automne 1984. …La nuit est sombre. Minuit sonne au clocher de l’église St André. Quartier de la Mounine, sur l’aire de la station-service Total quelques ombres furtives s’agitent autour d’une lourde statue de pierre figurant une guenon ; une vieille sculpture haute
d’un mètre soixante, pesant six à sept cents kilos jadis accrochée à bonne hauteur sur la façade de la bâtisse avant d’en être descendue et déposée dans le gazon du poste à essence au début des années 60. Pour cause de travaux la station est fermée depuis quelques jours : une aubaine pour les voleurs. Car les ombres rôdant cette nuit là autour de la sculpture de pierre sont des voleurs… pas de ces baluchonneurs à la petite semaine cambriolant vite et emportant peu mais des spécialistes, équipés, renseignés, de ceux qu’on appelle « les pègreux de l’antiquaille »…
Quels qu’ils soient, le lendemain matin, « la guenon de la Mounine » avait bel et bien disparu. Les mois passant, l’enquête piétinant, la statue signalée volée ne réapparaissant pas sur les marchés officiels ou occultes des antiquités, il fut admis que la guenon de la Mounine était trop caractéristique, trop typée, pour être négociée même frauduleusement…Aux dires des enquêteurs ce vol était l’œuvre d’un gang spécialisé dans le trafic d’antiquités, opérant à la commande. Mais, pour le coup, sur commande de qui ? Un antiquaire peu scrupuleux ? Un mystérieux collectionneur de statuaires pour lequel cette sculpture « exotique » aurait une obscure valeur connue de lui seul ? Peut-être quelques éléments de réponses résidaient-ils dans l’histoire de cette étrange guenon de pierre… Avant d’être dédiée à la distribution de gazoline, l’imposante bâtisse
abritant l’actuelle station Total fut, dans les premières décennies du XXe siècle, une auberge de renom. D’aucuns racontent qu’à cette
époque, avant d’être une statue de pierre, cette guenon était bel et bien un vivant cercopithèque d’Afrique acheté à un « naviganti »
marseillais et ramené à Bouc par un Monsieur Dolive extravagant et talentueux cuisinier-aubergiste du lieu. L’animal ayant, dit-on, sauvé
de la noyade un enfant tombé dans un puits, Monsieur Dolive en aurait fait tailler le souvenir dans la pierre en une statue qu’il fit hisser et sceller en hauteur dans une niche d’angle de son auberge. Suite à quoi, dit-on (pour faire bonne mesure) , le hameau prit le nom de « la Mounine », puisque, en langue provençale, le mot signifie guenon… Hélas, trois fois hélas, ce n’est là qu’une bien joliette légende comme il s’en trouve tant à Bouc… Certes le pittoresque Monsieur Dolive œuvra aux fourneaux de la Mounine dans le cours de la décennie 1910, mais le témoignage posthume d’une vieille mamette boucaine aujourd’hui disparue en atteste : la guenon de pierre était déjà perchée au pignon de l’auberge lorsque elle arriva à Bouc en… 1903 ! Quant au hameau de la Mounine il portait ce nom bien avant la venue de Monsieur Dolive… Au vrai, cette statue disparue était beaucoup plus ancienne. Selon l’historienne Louise Leates elle daterait du XVIIe siècle et aurait pu décorer les jardins d’Albertas avant de se retrouver quillée sur la façade de l’auberge de la Mounine. Dans quelles circonstances ? Notre enquête n’a pu le déterminer. Longtemps une tradition orale courut le terroir boucain selon laquelle la statue provenait des jardins du château de Lenfant, sis aux Milles. Elle aurait été achetée au propriétaire dudit château pour être installée symboliquement dans ce quartier de Bouc déjà baptisé « Mounine » soit « guenon » en langue provençale comme je crois vous l’avoir déjà dit. Aucune preuve n’étaye la thèse mais force est de constater que la tradition orale répondait à une logique linguistique. Don’t acte ! Ce ne sont pas là les seules interrogations nimbant d’obscurité l’origine de la guenon. Oyez plutôt :

Dans les années 60, l’auberge devient un garage-station-service dirigé par les frères Lozano. Leur fils et neveu, Allain Lozano, témoigne : « Ce sont eux qui ont décidé de descendre la statue qui ornait la face sud du bâtiment pour la placer du côté de l’actuelle station de gonflage de pneus. Mon oncle voulait la “customiser” en lui ajoutant des yeux de verres et en réparant sa patte cassée. Mais des gens l’en ont dissuadé : ‘’cette statue est classée, n’y touchez pas’’. » Bigre ! La mise en garde fleurait la menace !!! D’autant que la statue n’était pas classée aux registres du patrimoine… Qui étaient ces inconnus soucieux de préserver l’authenticité de la sculpture ? Mystère !!! Et ce n’est pas le seul. Vingt ans plus tard, la station-service entre dans le réseau Total. La famille Bourgel en a la gérance entre 1981 et 1984. Nicole Bourgel se souvient de la statue. « Quand nous avons repris l’affaire, la guenon on ne la voyait plus. Elle était recouverte de roseaux. Nous l’avons donc remise à jour. C’est alors qu’une femme a commencé à m’appeler. Elle souhaitait acheter la statue. J’ai refusé car la station appartenait à Total. Mais elle rappellera régulièrement, sans jamais dévoiler son nom. » Quelques mois plus tard, la statue était dérobée… Cette mystérieuse correspondante soucieuse de garder l’anonymat était-elle la commanditaire du vol ? Nouveau et ultime mystère ! La guenon de la Mounine ne fut jamais retrouvée. Pour autant, par le talent d’un sculpteur boucain et la volonté municipale, elle allait ressusciter cet octobre 2019 et retrouver ce quartier de la Mounine qui s’ennuyait d’elle. On doit cette résurrection au sculpteur Francis Lévrino, celui-là même que vous apercevrez taillant la pierre entre les oliviers de son jardin boucain : un imagier, peintre, dessinateur, jongleur de mots, montreur d’histoires, dont je me flatte de partager l’amitié… Chapeau bas Maître Lévrino !!!

Jean-Louis Piétri

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